Marrakech, l’hiver des cigognes

D’où viennent ces élégantes cigognes que l’on peut souvent observer à Marrakech depuis les toits-terrasses des cafés de la Place des Ferblantiers ou encore, depuis la terrasse du Palais El Badi ? Pourquoi cet oiseau aux longues pattes, choisit-il de s’installer sur les hauteurs des bâtiments de la ville ocre ? Aujourd’hui on vous en apprend un peu plus sur ce volatile de bon augure qui incarne bien Marrakech.

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La cigogne (ciconia) est un oiseau échassier souvent migrateur, au bec droit et pointu et au plumage noir et blanc. Généralement long d’un mètre de haut, la cigogne possède une envergure exceptionnelle d’1,80 m. Incapable de chanter et de crier, elle communique avec ses congénères en claquant du bec : c’est ce qu’on appelle le “craquètement” ou “claquettement”. Mais son cigogneau (le petit de la cigogne) quant à lui, peut produire un son que l’on appelle “miaulement” (rien à voir avec le chat) et perd cette faculté en grandissant. 

Les cigognes se reproduisent en colonies et construisent la plupart du temps leurs nids avec des branchages en haut des arbres ou sur des constructions humaines. Elles se nourrissent de grenouilles, de lézards, d’oisillons, d’écrevisses, de petits rongeurs, etc. 

Côté symbolique, on peut dire qu’elle est attendue et respectée partout dans le monde, même si l’Ancien Testament la désignait comme étant un animal impur. 

Les Romains, sous l’invocation du dieu Junin, l’associaient à la clémence et à la compassion. Il faut dire que les cigognes prennent particulièrement soin de leurs géniteurs en les nourrissant quand ceux-ci deviennent vieux. 

En Orient, les peuples vénéraient la vitalité et la lucidité de cet animal qui vit longtemps (de 20 à 30 ans). 

Pour certains peuples antiques, la cigogne incarnait l’adversaire du diable, du fait qu’elle s’attaque aux couleuvres et insectes qui vivent dans la fange. De là naissait son symbolisme relatif aux esprits. 

Enfin, les peuples arabes célébraient joyeusement la venue des cigognes, signe annonciateur de la fin de l’hiver. La cigogne était alors porteuse de chance et de plaisir. Le fait qu’elle maintienne une position de sérénité durant son sommeil, en se posant sur une seule patte, explique très probablement le fait qu’on l’associe à la sagesse, à la réflexion philosophique ainsi qu’à la lucidité des connaissances inhérentes.

La cigogne est un oiseau migrateur, capable de parcourir 300 à 400 km. Quand l’hiver arrive en Europe, la cigogne blanche voit ses proies disparaître. De plus, si elle supporte plutôt bien le froid, la neige et la glace l’empêche de pratiquer correctement la chasse. Elle est donc obligée de faire ses valises pour gagner d’autres horizons. 

Cela explique qu’elle effectue un aller-retour, soit 2 migrations par an : une migration prénuptiale et une migration postnuptiale, cette dernière étant justement ce mouvement depuis sa zone de reproduction vers ses quartiers d’hiver. 

Ainsi, les cigognes de l’Est de l’Europe mettent le cap sur le Bosphore via la Grèce, longent les côtes méditerranéennes et arrivent en Afrique par l’Egypte, pour se poser à l’Est de l’Afrique, notamment au Kenya et en Tanzanie. 

Les cigognes de l’Ouest de l’Europe sont celles qui nous intéressent ici, puisqu’elle longent les territoires de France et d’Espagne pour se rejoindre à Gibraltar, avant de rejoindre le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne. C’est ainsi que certaines d’entre elles font escale à Marrakech où s’y posent pour tout l’hiver. 

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Elles y retrouvent la chaleur et la nourriture qu’elle cherchaient et construisent leurs nids sur les toits de la Médina ou les remparts historiques, dans ce climat calme et sécurisé qui leur convient parfaitement.

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Parfois on se dit qu’on aimerait bien être une cigogne, afin de retrouver l’atmosphère chaleureuse de Marrakech et aller faire son nid dans les merveilleux riads et villas de la ville ocre.